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Le cancer du poumon est l’une des pathologies les plus redoutées et meurtrières dans le monde, et la Tunisie
ne faitmalheureusement pas exception.
Alors que le tabac reste la cause principale de cette maladie.
La nutrition joue un rôle souvent méconnu mais crucial dans la prévention et la progression du cancer pulmonaire.
Cet article explore les liens complexes entre ces trois facteurs, en s’appuyant sur des études scientifiques
tunisiennes récentes.
Le tabagisme est responsable de la grande majorité des cas de cancer du poumon.
Une étude menée entre 2015 et 2021 dans le sud tunisien (service de pneumologie de l’hôpital Hedi Chaker à Sfax) a analysé 487 patients atteints de cette maladie.
Les résultats sont sans appel :
72 % des patients étaient des fumeurs actifs, principalement des hommes, avec une moyenne d’âge de 62 ans.
Ce travail a également souligné la prévalence des adénocarcinomes, représentant 45 % des cas, et la gravité de la maladie avec un taux de survie global de seulement 22,8 % (1).
Par ailleurs, l’impact du sevrage tabagique sur la qualité de vie des patients atteints de cancer pulmonaire a été étudié à l’hôpital IBN NAFISS (hôpital Abderrahmane Mami, Ariana).
Cette recherche a montré que l’arrêt du tabac améliore significativement la qualité de vie et les capacités fonctionnelles, même aux stades avancés de la maladie (2)
.
Moins souvent mise en lumière, la nutrition influence cependant la susceptibilité et la progression du cancer du poumon.
Les fumeurs présentent fréquemment une carence en vitamines antioxydantes telles que la vitamine C, qui jouent un rôle clé dans la protection des cellules contre les dommages oxydatifs et les mutations cancéreuses.
Bien qu’en Tunisie les études spécifiques sur la nutrition et le cancer du poumon soient limitées, des recherches sur d’autres cancers, comme celui du côlon, montrent clairement qu’un régime riche en graisses saturées, en sucres et en aliments transformés augmente le risque cancéreux.
Cela souligne l’importance d’une alimentation équilibrée, riche en fruits, légumes et fibres, pour la prévention générale des cancers (3).
Le tabagisme ne se limite pas à l’exposition directe aux agents cancérogènes : il altère aussi le métabolisme des nutriments essentiels.
Les fumeurs absorbent moins bien la vitamine C, la vitamine B9 et d’autres antioxydants, ce qui affaiblit leurs défenses naturelles contre le stress oxydatif.
En outre, le tabac modifie les habitudes alimentaires non seulement par des choix culturels ou psychologiques, mais aussi par des mécanismes biologiques directs.
En altérant les papilles gustatives et les récepteurs olfactifs, la cigarette réduit la sensibilité au goût des aliments naturels comme les fruits et légumes.
De plus, la nicotine agit sur les circuits de la récompense dans le cerveau, renforçant la recherche d’aliments gras ou sucrés.
Cette dérégulation sensorielle et neurochimique contribue à un régime alimentaire déséquilibré chez les fumeurs, aggravant les risques de cancer.
Cette double attaque, entre substances toxiques et mauvaise nutrition, crée un terrain favorable au développement et à la progression des cancers pulmonaires.
Quand tabac et alimentation déséquilibrée se combinent, leurs effets nocifs se renforcent.
La capacité de l’organisme à réparer l’ADN endommagé par la fumée diminue, tandis que l’inflammation chronique, facteur clé dans la cancérogenèse, s’intensifie.
Ce cercle vicieux réduit les chances de guérison et augmente la sévérité de la maladie.
Par ailleurs, la sensibilisation dès le plus jeune âge à l’importance de ces deux facteurs est cruciale.
Les études en Tunisie montrent également une forte prévalence du tabagisme chez les jeunes, notamment les étudiants, ce qui nécessite des campagnes ciblées (4).
En Tunisie, le tabac reste le principal facteur de risque du cancer du poumon, mais la nutrition joue un rôle aggravant ou protecteur important. Le dialogue entre pneumologues,
nutritionnistes et patients est indispensable pour développer des stratégies de prévention efficaces.
Arrêter de fumer, adopter une alimentation riche en antioxydants et équilibrée sont des étapes essentielles pour réduire l’incidence de ce cancer meurtrier.
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